De 1843 à aujourd’hui

Une société solidaire qui repose sur l’engagement privé et qui s’exerce au-delà des murs de la ville de Genève, créée en 1843 par le pasteur David François Munier, personnage hors du commun.

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David-François Munier, fondateur.

Portrait par sa femme Amélie Munier Romilly. Mis à disposition par M. Cyril.

Né en 1798, Munier est consacré pasteur en 1819. Après un court séjour au Havre, il regagne Genève, épouse la célèbre portraitiste Amélie Romilly et exerce comme chapelain des prisons puis pasteur. Grand prédicateur et homme d’influence, très impliqué dans l’église, il est huit fois modérateur de la Compagnie des pasteurs et professeur de théologie à l’Université de Genève, dont il sera le recteur à quatre reprises.

Ami des arts, il est proche de Toepffer et de Lamartine, et vice-président du Conservatoire de musique pendant 18 ans. Il devient Chevalier de la Légion d’honneur en 1865. (d’après Olivier Fatio, «Dictionnaire historique de la Suisse») Munier est un homme de son époque, ouvert sur l’Europe et avant tout sur la France, où la communauté protestante, extrêmement minoritaire (2 % de la population) s’est renforcée après que Napoléon lui a accordé la liberté de culte.

Sortant de plus d’un siècle de clandestinité et de persécutions, l’Église protestante cherche à consolider son implantation en s’appuyant étroitement sur des oeuvres de bienfaisance qu’elle dirige : être protestant implique alors un engagement caritatif. C’est dans ce contexte que le 1er août 1843, se réunit chez le professeur Munier, rue des Chaudronniers à Genève, un groupe de pasteurs et de laïques pour entendre un rapport sur la situation difficile des protestants du Midi de la France : à l’issue de la séance, la Société genevoise en faveur des protestants disséminés voit le jour. Son but, à l’origine, est de venir en aide aux protestants de France. Comme toutes les sociétés d’entraide protestante de l’époque, elle est entièrement financée par des dons et des ventes annuelles.

Par la suite, son action va s’étendre à l’Italie puis au reste de l’Europe et à l’Afrique. Les principes en restent les mêmes : engagement privé, soutien aux communautés protestantes en Suisse et à l’étranger, privilégiant l’éducation, la santé, la culture et les lieux de réunion. Ce sont les piliers et les véhicules de la pensée protestante.

Anne-Marie de Weck,
Présidente SGPD